Le succès de la toxine botulique en médecin esthétique fait que le Botox® est quasiment devenu un nom commun, amenant même parfois une confusion dans le langage commun entre le Botox et d’autres injections anti-rides, comme celles d’acide hyaluronique. Quelle est la place des injections de Botox pour traiter les rides des sillons nasogéniens ?
Les sillons nasogéniens, c’est quoi ?
Les sillons nasogéniens sont des rides creuses, appelées parfois rides d’amertume, s’étendant de manière oblique entre l’extrémité nasale et le coin de la bouche, en direction du menton (génio).
Ces rides statiques marquent profondément le tiers inférieur du visage et le sourire, en durcissant les traits, avec des expressions fatiguées, dégoûtées ou sévères.
Ces expressions négatives sont souvent sources de gêne et de complexes, dans la vie sociale, affective ou professionnelle.
Par ailleurs, la perte des volumes responsables de la formation du sillon nasogénien fait perdre à la peau son éclat, en créant une zone d’ombre dans une partie du visage devant rester lumineuse, le sourire.
Ces rides de vieillesse peuvent apparaître précocement, en combinant deux mécanismes :
- dans le derme, la diminution qualitative et quantitative d’acide hyaluronique fait perdre à la peau son galbe ;
- dans l’hypoderme, la perte de tissu graisseux amincit le soutien cutané.
Ces deux mécanismes « précipitent » l’épiderme dans ces anfractuosités, donnant des sillons plus ou moins marqués. Le traitement de choix reste donc l’utilisation de produits de comblement, pour restaurer les volumes : une injection d’acide hyaluronique dans le sillon nasogénien comble les creux, restaure le galbe de la peau, renforce l’éclat cutané et rajeunit le sourire sans chirurgie.
Comment agit le Botox sur les sillons ?
La toxine botulique A fut la première molécule à obtenir une AMM (autorisation de mise sur le marché) en médecine esthétique, il y a plus de 20 ans. Son efficacité et sa quasi-innocuité en ont fait le produit anti-âge phare, avec un incroyable engouement commercial et populaire.
Pour autant, une injection de Botox pour rajeunir le visage, le regard ou le sourire reste un acte médical, répondant à des indications esthétiques et médicales précises. A la différence de l’acide hyaluronique, produit naturel de comblement, la toxine botulique du Botox agit par effet myorelaxant, empêchant la contraction des fibres musculaires durant quelques mois.
Cette mise au repos des muscles peauciers permet de traiter les rides dynamiques d’expression liées à une hypercontraction des fibres musculaires.
Les injections de Botox restent donc le produit de choix pour rajeunir le haut du visage, en lissant par exemple les rides frontales, les rides du lion ou encore les rides de la patte d’oie sur le bord externe de l’œil.
Par sa connaissance de l’anatomie oculaire, le médecin ophtalmologiste constitue donc un référent de choix pour rajeunir le regard sans chirurgie.
En revanche, une injection de Botox ne permet pas de combler efficacement un sillon naso-génien. Au contraire, une injection de Botox effectuée trop bas sur la paupière inférieure peut diffuser en zone malaire, et accentuer un sillon nasogénien déjà présent. En effet, la toxine botulique diminue le tonus des muscles peauciers sur la paupière et sur la pommette, favorisant la ptose des volumes sous l’effet de la pesanteur.
Cet affaissement des volumes peut rendre alors le sillon naso-génien plus visible, et renforcer l’assombrissement de la bouche et des plis d’amertume.
C’est pourquoi, toute injection de Botox dans les sillons naso-géniens nécessite un examen précis d’un médecin ou ophtalmologiste esthétique, pour donner son avis et juger de l’opportunité ou pas d’un tel traitement anti-rides.