Opération de la cataracte : quelle anesthésie ?

par | 7 octobre 2024

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Cataracte | Chirurgie de la cataracte

L’opération de la cataracte est réalisée, dans l’immense majorité des cas, sous anesthésie locale, par instillation de gouttes de collyre anesthésiant. C’est d’ailleurs le type d’anesthésie recommandé par la Haute autorité de Santé (HAS).

Mais d’autres modalités anesthésiques sont parfois associées ou préférées, pour tenir compte des particularités de certains patients.

 

 

L’anesthésie locale, la plus fréquente pour l’opération de la cataracte

 

La Haute autorité de santé l’a rappelé dans un rapport d’évaluation de mai 2020 sur les techniques d’anesthésie des actes chirurgicaux portant sur le cristallin : l’anesthésie locale, avec ou sans sédation, est privilégiée en première intention pour toute opération de la cataracte.

Cette anesthésie, dite “topique”, consiste à instiller dans les yeux des gouttes de collyre à base d’oxybuprocaïne ou de tétracaïne. L’effet anesthésiant est obtenu très rapidement, en l’espace de quelques minutes.

Une injection intracamérulaire de céfuroxime y est associée, en prévention du risque d’endophtalmie (infection de l’œil qui peut avoir des conséquences très graves).

Ce type d’anesthésie présente plusieurs avantages :

 

  • Elle ne nécessite pas de consultation pré-anesthésique, sous réserve qu’il s’agisse d’une anesthésie topique pure, sans sédation associée.
  • Elle est beaucoup moins lourde que les autres types d’anesthésie, notamment générale. C’est un avantage intéressant pour l’opération de la cataracte puisqu’elle concerne généralement des patients âgés, voire très âgés.
  • Elle est très efficace, avec peu de contre-indications.

 

 

L’association d’une sédation est recommandée pour l’opération de la cataracte

 

Les interventions portant sur l’œil sont souvent source d’angoisse, surtout pour les personnes anxieuses. Pour apaiser le patient et faciliter le geste opératoire, une sédation est souvent associée à l’anesthésie topique.

Cette sédation est généralement administrée par voie intraveineuse car son effet rapide répond aux exigences de la chirurgie ambulatoire, qui se doit d’être d’une durée courte.

Comme le rappelle la HAS, l’effet anxiolytique produit par la sédation garantit des conditions d’intervention plus sereines et plus sûres.

 

 

L’anesthésie locorégionale reste possible dans certains cas

 

Dans certains cas, une anesthésie locorégionale peut être préférée à l’anesthésie topique :

  • Lorsqu’au cours d’une même intervention, plusieurs gestes sont nécessaires pour traiter un autre trouble, en plus de la cataracte.
  • Quand la cataracte est “compliquée”, c’est-à-dire qu’elle présente des particularités qui rendent l’intervention plus complexe ou plus longue.

 

Dans ces situations, l’anesthésie prend la forme d’une injection qui peut être réalisée en des points différents :

  • Sous-ténonienne (vers l’arrière de l’œil)
  • Péribulbaire (dans l’orbite)
  • Caronculaire

 

 

L’exception : l’anesthésie générale pour l’opération de la cataracte

 

L’anesthésie générale est l’exception, pour plusieurs raisons :

  • Ses suites sont beaucoup plus lourdes, avec une phase de réveil plus longue, qui peut empêcher la réalisation en ambulatoire et nécessiter une nuit d’hospitalisation pour surveillance.
  • Elle comporte plus de risques, alors que les patients opérés sont souvent âgés.

 

La HAS la recommande dans des cas très particuliers, chez les patients :

  • Très jeunes : même si l’opacification du cristallin est souvent liée au vieillissement, la cataracte congénitale peut être opérée très tôt
  • Très anxieux
  • Incapables de coopérer avec l’équipe chirurgicale (par exemple en raison d’un handicap)
  • Présentant des troubles ou pathologies autres qu’ophtalmologiques, qui complexifient la réalisation d’un autre type d’anesthésie
  • Allergiques aux anesthésiques locaux

Le choix du type d’anesthésie sera fait en consultation avec le chirurgien, qui est le plus à même de déterminer quelle est la meilleure stratégie anesthésique à suivre.

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