Implant phaque / phake myopique

Pour traiter les troubles de la réfraction, la technique chirurgicale la plus courante est le laser, sous des modalités diverses (Lasik, PKR, etc.). Cependant, le laser n’est pas indiqué pour tous les troubles visuels, quel que soit leur degré, et certains patients n’y sont pas éligibles en raison de leurs antécédents. La pose d’implants phake est alors une bonne alternative aux traitements laser. Il s’agit de poser une lentille entre l’iris et le cristallin après avoir réalisé une petite incision de 3 mm au niveau de la cornée. Selon quelles modalités ? Voici nos explications. 

Implant phake myopique : qu’est-ce que c’est ?

L’implant phake est une lentille artificielle souple qui permet de corriger la courbure anormale de la cornée, responsable en particulier de la myopie, l’astigmatisme et de l’hypermétropie. Placé entre l’iris et le cristallin, il corrige le défaut visuel, comme le feraient des lunettes, sans toucher à la cornée elle-même. Les implants phake myopiques vont ainsi permettre aux faisceaux lumineux de se focaliser correctement sur la rétine, en un seul point, avec à la clé une vision nette de loin. 

L’implant peut être :

  • Monofocal, avec la seule correction de la myopie.
  • Torique quand il corrige également un astigmatisme associé.
  • À profondeur de champ pour corriger également un peu la presbytie (il arrive début 2024).

Pour que la pose d’implant soit possible, la profondeur de la chambre antérieure de l’œil du patient doit être d’au moins 2,8 millimètres.  Il faut que le nombre de cellules endothéliales soient supérieurs à 2500.  

La pose d’un implant phake est totalement réversible. Il est possible de le changer pour plus de confort, au gré de l’évolution de sa vision (par exemple au moment de l’apparition de la presbytie). A l’inverse, il peut être conservé en place de façon définitive.

Dans quels cas avoir recours à l’implant phake myopique ?

La myopie est souvent corrigée par des techniques chirurgicales au laser, comme la PKR (photokératectomie à visée réfractive) ou le Lasik. Mais le recours au laser n’est pas possible pour tous les profils de patients et tous les degrés de myopie.

  • Au-delà de – 9 dioptries, le laser n’est plus recommandé car il existerait alors un risque trop important de lésion de la cornée, d’ectasie, de sécheresse oculaire….
  • Le laser n’est pas possible pour les patients dont la cornée est trop fine, trop irrégulière, ou fragilisée par un traumatisme ou une maladie. Là encore, l’usage du laser pourrait provoquer des complications.
  • Le laser, notamment la technique Lasik, implique une section de certains nerfs cornéens, à l’origine d’une sécheresse oculaire importante dans les suites de l’intervention. Si le patient présente de façon habituelle une telle sécheresse, il ne pourra pas recourir au Lasik.

Dans ces situations, la pose d’implants phakes myopiques peut être une alternative pour les patients qui souhaitent se passer du port de lunettes, y compris pour traiter les myopies très sévères. Au-delà de la seule myopie, l’indication peut également être posée pour les trois autres troubles de la réfraction que sont l’astigmatisme, l’hypermétropie et la presbytie.

Quel que soit le défaut visuel en cause, une condition est impérative : il doit être stabilisé depuis au moins 2 ans.

Comment se déroule la chirurgie pour la pose d’un implant phake myopique ?

En pratique 

L’intervention se déroule en ambulatoire, le plus souvent par anesthésie générale. Elle est rapide, de l’ordre d’une dizaine de minutes. Le patient peut rentrer à domicile le jour même. Il y a peu de douleurs avec des suites opératoires simple. Il est possible de reprendre le travail dès le lendemain de la chirurgie.

Il est possible d’envisager l’intervention sur les deux yeux au cours du même temps opératoire afin d’éviter d’avoir deux anesthésies générales à 1 semaine d’intervalle.

 

Déroulement de la pose d’implant phake myopique

Plusieurs étapes se succèdent :

 

  • L’ophtalmologiste incise la cornée sur 2,8 millimètres, à l’angle externe de l’œil. 
  • Par cette micro-incision, le chirurgien va dans un premier temps injecter un produit visqueux afin de maintenir le globe oculaire et d’éviter de toucher le cristallin durant la pose de l’implant. 
  • Puis l’implant est inséré dans une cartouche combinée avec un injecteur positionné dans la chambre antérieure de l’œil. Une fois injecté, il se déploie entre l’iris et le cristallin. L’ophtalmologiste le positionne très précisément dans l’axe requis pour une correction parfaite.
  • Grâce à une canule ou à l’aide d’une sonde, le chirurgien va aspirer le produit visqueux qui ne doit pas rester dans l’œil pour éviter que la tension oculaire monte après la chirurgie.
  • L’anesthésiste durant l’intervention passera un diamox qui est un traitement hypotonisant afin de maintenir une tension oculaire normale. Attention, ce traitement donne des crampes, des fourmillements et augmente le nombre de passages aux toilettes pour uriner. 
  • L’incision n’est pas suturée, elle se referme seule.
  • Enfin, il injectera 0.1 mL d’un antibiotique dans l’œil à la fin de la chirurgie.
  • Le praticien instille une pommade de collyre antibiotique et d’anti-inflammatoire pour limiter au maximum les risques d’infection de l’œil et une récupération visuelle rapide.
  • Une coque est posée sur l’œil pour le protéger. Il faudra la garder une semaine la nuit afin d’éviter de se frotter l’œil et donc de déplacer l’implant.

Suites opératoires et post-opératoires de la pose d’un implant phake myopique

Les suites immédiates de la pose de l’implant sont en général assez simples :

  • Le patient ressent quelques picotements, l’œil peut être larmoyant pendant une journée.
  • La vision reste trouble pendant 4 à 6 heures environ, puis elle s’améliore rapidement. Il est souvent possible de reprendre son activité professionnelle dès le lendemain de la pose de l’implant phake.
  • Le patient peut être intolérant à la lumière vive le jour de l’intervention ou avoir une sensation de halos lumineux. Ces effets disparaissent généralement rapidement. Les halos auront tendance à persister mais seront peu gênants par rapport au gain visuel de l’intervention.

Quelques précautions post-opératoires simples sont prises pour limiter les risques de complications :

  • Éviter de se maquiller la première journée
  • Éviter de se toucher et de se frotter les yeux
  • Porter des lunettes de soleil pour se protéger des lumières vives
  • Bien mettre les coques de protection pendant au moins les 3 nuits qui suivent l’intervention
  • Éviter les activités sportives pendant au moins une semaine
  • Appliquer les collyres prescrits

Une fois que ces effets secondaires, tout à fait normaux, se sont dissipés, la vision devient de plus en plus nette. La pose d’implants phakes myopiques ou autres troubles de la vue donne de très bons résultats pour les myopes forts, qui peuvent ainsi se passer de lunettes. L’implant étant réversible, il pourra être changé, par exemple s’il apparaît un autre trouble associé à la myopie.

Attention cependant : en cas d’apparition d’une cataracte, qui se caractérise par une opacification du cristallin, l’implant ne suffira plus pour restaurer une vision nette. Ce type d’intervention doit être réalisée par un chirurgien expérimenté car il s’agit d’une chirurgie intraoculaire très précise.

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Chirurgien ophtalmologue, spécialiste chirurgie réfractive et cataracte

Risques et complications des implants phakes myopiques

La pose d’implants phakes myopiques est une technique éprouvée, sur laquelle il existe un recul important. Elle est peu risquée, mais comme toute intervention chirurgicale, en particulier avec insertion d’un corps étranger dans l’œil, certaines complications peuvent se produire :

  • Une infection : elle peut être due à un manque d’attention dans le respect des consignes post-opératoires.
  • Un glaucome par fermeture de l’angle si l’implant est d’une taille excessive et “ferme” l’angle.

En revanche, on ne retrouve pas avec la pose d’implants phakes les complications, parfois très graves, des autres techniques qui impliquent une action directe sur la cornée, comme l’ectasie cornéenne (déformation irréversible de la cornée).

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