Tumeurs des paupières

Les tumeurs ayant pour siège les paupières (supérieures ou inférieures) sont fréquentes et peuvent prendre des formes très diverses, selon leurs causes. Bénignes dans la grande majorité des cas, elles peuvent parfois s’avérer malignes. Le traitement, médical, par laser ou chirurgical, est adapté au type de lésion et à sa gravité. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les tumeurs des paupières.

Qu’est-ce qu’une tumeur de paupière ?

Une tumeur palpébrale correspond à la prolifération anormale de cellules au niveau de la paupière. Il se forme alors une lésion ou une masse, qui présente des inconvénients :

  • Esthétiques,
  • Fonctionnels quand la lésion est importante : amputation du champ visuel, déformation de la vision, suppuration qui provoque un larmoiement ou une infection, etc.

La plupart des tumeurs des paupières sont bénignes mais elles nécessitent toujours un suivi attentif et, éventuellement, une biopsie. En effet, certaines d’entre elles peuvent dégénérer en cancer. Les tumeurs palpébrales peuvent affecter les deux paupières (inférieure et supérieure) et prendre des formes très diverses, selon la portion qui est affectée et la cause. 

 

  • Les tumeurs épithéliales concernent la couche la plus superficielle de la peau. Par exemple, le molluscum contagiosum, qui se présente sous la forme de minuscules nodules sur la base des cils, ou le molluscum pendulum, qui ressemble à une petite excroissance de peau inesthétique. Certaines lésions, souvent liés à l’âge, peuvent être pigmentés et former des « croûtes » (kératose séborrhéique).
  • Les tumeurs liées à la prolifération de cellules qui fabriquent la mélanine, comme les naevus (bénins) et les mélanomes (malins).
  • Les tumeurs en lien avec les vaisseaux sanguins, comme les angiomes ou hémangiomes.
  • Les tumeurs résultant de l’inflammation d’une glande sébacée, avec formation de nodules ou de kystes, comme les chalazions et les kystes sébacés par exemple. 
  • Les tumeurs en lien avec les glandes sudoripares, par exemple les hidrocystomes : lésions kystiques de contenu liquidien translucide.
  • Les tumeurs cancéreuses malignes, comme les carcinomes basocellulaires, épidermoïdes, sébacés mais aussi le lymphome et le mélanome.
  • Les tumeurs liées à l’accumulation de cholestérol sous la peau, comme le xanthélasma.

Quelles sont les causes d’une tumeur des paupières ?

Les causes sont nombreuses et dépendent du type de tumeur. La lésion peut être due :

 

  • À l’âge.
  • À une exposition excessive au soleil, en particulier chez les personnes à peau claire. C’est notamment le cas pour les carcinomes.
  • À l’hérédité.
  • À un traumatisme.
  • À une maladie (notamment due à un virus), etc.

Comment une tumeur des paupières est-elle diagnostiquée ?

La démarche diagnostique dépend de la lésion en cause. Les tumeurs bénignes (chalazion, molluscum par exemple) sont en général très faciles à diagnostiquer, par un simple examen clinique.

L’observation de la lésion peut être complétée par un examen ophtalmologique, avec contrôle de l’acuité visuelle si le champ de vision est affecté. Un examen plus minutieux de la paupière peut être fait à la lampe à fente, pour évaluer très précisément la nature de la lésion.

Quand il existe un doute, des examens complémentaires peuvent être prescrits (bilan sanguin, examens radiologiques, écho doppler, etc.) et une biopsie peut être planifiée. Dans certains cas, il est demandé un avis complémentaire (notamment dermatologique). 

Comment une tumeur des paupières évolue-t-elle ?

L’évolution dépend étroitement de la nature de la tumeur.

 

  • Tumeur bénigne : certaines lésions régressent naturellement ou, plus souvent, n’évoluent pas. Elles peuvent donc être laissées sans traitement, dès lors qu’elles ne gênent pas la vision ou l’ouverture normale des paupières. D’autres, en revanche, grossissent et évoluent vers une amputation du champ visuel, une irritation oculaire ou une gêne mécanique pour fermer les yeux. En cas d’infection locale, une propagation à l’œil est possible, avec des conséquences qui peuvent être graves. Enfin, une tumeur à l’origine bénigne peut, dans un second temps, dégénérer en tumeur maligne. 
  • Tumeur maligne : les risques d’augmentation et d’extension tumorale sont importants. La tumeur peut finir par atteindre d’autres structures proches de l’œil (orbite, sinus, crâne), le globe oculaire lui-même, voire d’autres organes à distance (apparition de métastases).
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Chirurgien ophtalmologue, spécialiste pathologies et chirurgie des paupières et voies lacrymales à Paris

Quels sont les traitements d’une tumeur des paupières ?

Là encore, la prise en charge varie en fonction du type de lésion et de sa gravité. Elle va du traitement médical simple, pour les lésions sans gravité, à une prise en charge pluridisciplinaire (ophtalmologiste, dermatologue, oncologue, radiothérapeute, chirurgien ORL ou maxillo facial, etc.) pour les tumeurs cancéreuses.

Les lésions malignes doivent être retirées chirurgicalement dans l’immense majorité des cas, pour éviter qu’elles ne s’étendent localement ou qu’elles ne métastasent. 

 

Traitement médical

Les traitements médicaux à disposition pour prendre en charge les tumeurs palpébrales bénignes consistent en général en l’application de pommades ophtalmologiques pour calmer une irritation, traiter une inflammation ou combattre un virus.

 

Traitement au laser argon

Les tumeurs bénignes sont parfois éligibles au traitement laser, comme certaines lésions d’origine vasculaire ou certaines lésions épithéliales : verrues, kystes, molluscums, xanthélasmas. Les séances sont rapides et réalisées en ambulatoire, sous anesthésie locale.

 

Traitement chirurgical  

La solution chirurgicale n’est pas réservée aux seules tumeurs malignes. En effet, une lésion sans caractère de gravité peut tout à fait être opérée, dès lors qu’elle :

  • Cause un préjudice esthétique et surtout, une gêne visuelle
  • Impose de vérifier par une biopsie l’absence de tout caractère malin ou tout risque d’évolution cancéreuse

Par exemple, une lésion palpébrale vasculaire peut être traitée par embolisation, un naevus peut être retiré, etc. Pour les tumeurs malignes ou suspectes, les principales interventions sont :

  • La biopsie : elle consiste à prélever une portion de la tumeur pour l’analyser en anatomo-pathologie et préciser sa nature et son grade. Cette étape est primordiale pour juger de l’extension présente ou future et décider de la prise en charge la plus adaptée. 
  • L’exérèse ou ablation : le chirurgien ôte la tumeur, en intégralité si possible. Elle peut être réalisée dans le même temps qu’une biopsie.
  • La reconstruction : les tumeurs palpébrales présentent la particularité de souvent causer un préjudice esthétique important après ablation. L’intervention (qui n’est pas à visée esthétique mais réparatrice) consiste alors à reconstruire la paupière. Elle n’est pas systématique car l’ablation de la tumeur, surtout si elle est de petite taille, peut ne causer aucun dégât esthétique. Quand elle est nécessaire, elle peut être réalisée dans le même temps que l’exérèse ou à distance.

 

Chimiothérapie et radiothérapie

Pour les tumeurs palpébrales cancéreuses, la prise en charge peut se faire par des séances de chimiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses, mais uniquement en cas de contre-indication à une chirurgie ou en cas de lymphome.

Des séances de radiothérapie peuvent parfois être indiquées après une intervention chirurgicale, pour détruire d’éventuelles cellules tumorales résiduelles, afin de prévenir une récidive.

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