Une opération de la cataracte s’accompagne toujours de la pose d’un implant intra-oculaire, selon une technique parfaitement maîtrisée. Même si le déplacement d’un implant de la cataracte s’avère exceptionnel, il reste possible : quels sont les symptômes à reconnaitre et quelle urgence à les prendre en charge ?
Quand suspecter un déplacement ?
Le déplacement d’un implant de la cataracte peut avoir plusieurs grandes causes, selon qu’il y ait ou pas traumatisme.
Les circonstances du déplacement, et la date de survenue, peuvent alors constituer des signes de suspicion, devant amener le patient à consulter.
Une luxation ou un déplacement d’implant intra-oculaire intervenant dans les 3 premiers mois est qualifié de précoce, à un moment où la cicatrisation profonde des tissus n’est pas toujours achevée parfaitement.
Il peut s’agir alors d’une mauvaise fixation de la lentille ou d’un mauvais positionnement pendant l’opération de la cataracte, d’une complication per-opératoire type rupture zonulaire ou capsulaire, ou encore d’un défaut des recommandations post-opératoires par le patient.
De même, une opération de cataracte secondaire par laser Nd :Yag peut fragiliser la zone, et favoriser une luxation ultérieure.
Dans les semaines suivant la chirurgie du cristallin, un simple mouvement brusque peut parfois modifier la position du cristallin : cela peut arriver en se relevant trop brutalement.
Inversement, sur une luxation du cristallin tardive, il faut généralement un choc plus marqué, comme un traumatisme oculaire (accident, sport de contact…).
Dès qu’un déplacement du cristallin est suspecté, le spécialiste en cataracte va donc interroger son patient, l’anamnèse permettant parfois de déceler les conditions de survenue. Toutes les causes favorisant le déplacement d’une lentille intra-oculaire seront ainsi recherchées, comme un diabète, une forte myopie, une inflammation type uvéite ou encore des pathologies génétiques comme le syndrome de pseudo-exfoliation.
Quels symptômes doivent faire suspecter un déplacement d’implant après cataracte ?
Le fait de voir le côté de l’implant après une opération de la cataracte n’est pas forcément un synonyme de déplacement : il peut s’agir aussi d’arcs lumineux traduisant un phénomène de réflexion sur le bord externe de l’implant intra-oculaire.
Généralement, un déplacement d’implant se caractérise par deux grands types de symptômes :
- Des symptômes visuels, avec des troubles visuels type vision double ou floue, inclinaison des objets, éblouissement ou bord visible de l’implant. Ces signes cliniques sont accrus sur un implant torique, car l’axe d’implantation est primordial pour éviter une opération de la cataracte ratée.
- Des signes physiques type saignement, gonflement, douleur, mal de tête : ces symptômes sont d’intensité variable et corrélés aux éventuelles complications (glaucome, hémorragie intra-oculaire,…)…
Généralement, un bilan oculaire simple, associé aux symptômes, permet de confirmer ou d’infirmer un déplacement d’implant de la cataracte post chirurgie : le chirurgien ophtalmologue vérifie ainsi le segment antérieur et le segment postérieur, avec examen détaillé du fond de l’œil.
Lorsque l’examen à la lampe à fente n’est pas possible, la luxation d’un implant intra-oculaire peut être confirmée par des techniques d’imagerie médicale oculaire, comme une échographie ou une tomographie en cohérence optique (OCT).
Même si elle est rare, toute suspicion de déplacement d’implant après intervention de la cataracte doit conduire à un examen rapide, pour éviter des complications potentiellement délétères pour la vision.