Le formidable succès de la toxine botulique pour rajeunir sans chirurgie fait que son nom commercial, le Botox ®, est passé dans le langage courant. Un tel engouement peut conduire parfois à des excès, avec la question par exemple de savoir à quel âge commencer le Botox : les experts du Centre Ophtalmologie Paris Est donnent leur avis de spécialiste du regard.
A quel âge commencer le Botox sans danger ?
Les injections de Botox, ou toxine botulique, ont pour but de supprimer les rides dynamiques ou rides d’expression, dont la formation associe deux mécanismes :
- une hypercontraction des muscles peauciers, d’autant plus marquée que le patient est expressif ou souffre de problèmes de vision comme une accommodation permanente sur une amétropie mal corrigée ;
- une perte d’élasticité du tissu conjonctif entourant le muscle, le SMAS, faisant que le pli de peau persiste après contraction du muscle situé dessous : le vieillissement cutané, ou une peau de mauvaise qualité, favorisent alors cette atteinte du système musculo-aponévrotique superficiel.
C’est pourquoi l’âge idéal pour commencer le Botox dépend de facteurs individuels, et d’un examen médical et esthétique au cas par cas. Commencer le Botox vers 30 ans par exemple est sans danger, dès lors qu’il existe des rides d’expression comme les rides frontales, les rides de la patte d’oie ou la ride du lion sur le haut du visage. Généralement, ces rides sont les premières à apparaître, bien avant les rides statiques comme le sillon naso-génien qui creuse le bas du visage.
De manière générale, les patients s’exposant beaucoup au soleil ou souffrant de tabagisme voient ces premières rides se former dès 30 ans. Inversement, des sujets avec une bonne génétique ou une bonne routine de soins sur le contour des yeux peuvent attendre 40/50 ans avant d’envisager le traitement curatif des rides d’expression.
Commencer le Botox à 20 ans : bonne ou mauvaise idée ?
Depuis quelques années, une mode portée par certains influenceurs ou magazines de beauté conseille de commencer les injections de Botox tôt, dès 20 ans : on parle encore de baby-botox. Ces pratiques doivent toutefois s’envisager avec précaution, après l’avis motivé d’un spécialiste du regard ou du visage.
Certains spécialistes y voient en effet trois dangers possibles du Botox :
- un risque plus important de surdosage, pouvant donner un visage figé et inexpressif, loin du naturel attendu sur une injection de Botox réussie ;
- un risque plus important dans le temps de relâchement de l’ovale du visage, car les muscles mis au repos s’atrophient au risque de perdre en tension et tonicité ;
- une perte progressive de l’effet de la toxine botulique, celle-ci finissant par être dégradée plus rapidement.
C’est pourquoi le traitement préventif des ridules du visage par Baby Botox ne doit s’envisager que dans des cas très précis, après avis d’un spécialiste anti-âge du regard. La toxine botulique doit s’utiliser de manière microdosée, avec des dispositifs atraumatiques, en l’associant si besoin à un acide hyaluronique fluide pour napper les volumes et redonner à la peau tout son éclat. Le Botox permet alors de réduire aussi les sécrétions du film lipidique de surface.
Plus que l’âge pour commencer le Botox, l’élément important va être de conserver un rendu naturel, pour redonner un visage et un regard plus jeunes et plus reposés.